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Renouvellement de bail commercial : enjeux, procédures et bonnes pratiques

Signature d’un renouvellement de bail commercial

Le renouvellement d’un bail commercial est une étape cruciale pour tout propriétaire (bailleur) ou commerçant (preneur). Il détermine les conditions d’occupation des locaux pour plusieurs années, impacte directement la rentabilité et la stabilité d’une activité commerciale et engage parfois des négociations complexes. Dans cet article, nous vous présentons les règles essentielles du renouvellement du bail commercial, la procédure à suivre, les enjeux liés au loyer renouvelé et les précautions à prendre pour éviter les pièges juridiques.

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Sommaire
Qu’est-ce que le renouvellement d’un bail commercial ?
L’initiative du renouvellement : locataire ou bailleur
La procédure de demande de renouvellement pour le locataire
3.1 Modalités et délais de la demande
3.2 Destinataire, forme et contenu de la demande
3.3 La réponse du bailleur : acceptation ou refus
Le renouvellement du bail à l’initiative du bailleur
4.1 La délivrance du congé
4.2 Rétractation de l’offre de renouvellement
4.3 La réponse du locataire au congé
La fixation du loyer lors du renouvellement
5.1 Le principe du plafonnement
5.2 Le déplafonnement du loyer renouvelé
Pourquoi se faire accompagner par un avocat ou un expert
Conclusion

Qu’est-ce que le renouvellement d’un bail commercial ?
Le renouvellement d’un bail commercial est régi par les articles L145-1 et suivants du Code de commerce. Il permet au locataire titulaire du bail de prolonger son occupation des lieux et d’y poursuivre son activité, moyennant certaines règles et conditions. En principe, le bail commercial a une durée minimale de 9 ans (avec possibilité de résiliation triennale pour le locataire). À la fin de cette période, le contrat peut être :

►Tacitement prolongé au-delà de l’échéance si ni le bailleur ni le locataire ne donnent congé ou ne demandent le renouvellement.

►Expressément renouvelé si l’une des parties en fait la demande.

Toutefois, en l’absence de formalisme et d’action dans les délais légaux, des conséquences financières importantes (notamment le déplafonnement du loyer) peuvent survenir après 12 années d’occupation.

L’initiative du renouvellement : locataire ou bailleur

Le Code de commerce prévoit deux façons de procéder :
►Le locataire peut signifier une demande de renouvellement au bailleur.
►Le bailleur peut donner congé (avec ou sans offre de renouvellement).

Ces deux démarches sont encadrées par des délais précis. Le respect de ces échéances est essentiel pour préserver ses droits.

La procédure de demande de renouvellement pour le locataire
Modalités et délais de la demande
►Délai de 6 mois avant la fin du bail : le locataire peut demander la reconduction du bail s’il constate que le bailleur ne s’est pas manifesté.
►Demande tardive : le locataire peut également demander le renouvellement « à tout moment » lorsque le bail est en tacite prolongation, mais il doit alors prendre garde au risque de déplafonnement du loyer après la 12ᵉ année d’occupation.
►Forme de la demande : elle se réalise soit par acte d’huissier (acte extrajudiciaire), soit par lettre recommandée avec accusé de réception (LRAR).
Toute demande faite plus de 6 mois avant l’échéance du bail est sans effet. Si la demande est faite après la neuvième année, elle prend effet le premier jour du trimestre civil qui suit.

Destinataire, forme et contenu de la demande
La demande doit être adressée au bailleur ou à la personne ayant le pouvoir de répondre (nu-propriétaire et usufruitier, s’il y a démembrement, par exemple). Elle doit impérativement reproduire les mentions légales, en particulier l’article L145-10 du Code de commerce. L’absence de ces mentions rend la demande de renouvellement nulle.

La réponse du bailleur : acceptation ou refus
►Acceptation : en cas de réponse favorable, aucune forme stricte n’est exigée. Le bailleur peut tacitement accepter en ne répondant pas dans un délai de trois mois à compter de la notification. L’acceptation porte alors sur le principe du renouvellement, mais pas nécessairement sur le montant du loyer.

►Refus : si le bailleur refuse le renouvellement, il doit le notifier par acte extrajudiciaire dans les 3 mois suivant la demande et préciser les motifs du refus (ou l’existence d’une indemnité d’éviction). À défaut de réponse dans ce délai, le bailleur est réputé accepter le principe du renouvellement.

Le renouvellement du bail à l’initiative du bailleur
La délivrance du congé
À l’approche de la fin du bail, le bailleur peut :

►Donner congé au locataire six mois avant l’échéance, en précisant s’il offre ou non le renouvellement et aux conditions qu’il propose (loyer, clauses, etc.).
►Ne pas agir et laisser le bail se prolonger tacitement.
La forme du congé a été modifiée par la loi Macron : il doit être délivré par acte d’huissier sous peine de nullité.

Date de délivrance
►Au moins 6 mois avant l’échéance contractuelle.
►En cours de tacite prolongation, le congé prend effet au dernier jour du trimestre civil suivant un préavis de 6 mois.

Forme et contenu
►Congé avec renouvellement : mention de l’offre de renouvellement et, si besoin, fixation d’un nouveau loyer.
►Congé sans renouvellement : mention expresse du refus de renouvellement, avec ou sans proposition d’indemnité d’éviction. Le bailleur doit préciser les motifs et informer le locataire de ses possibilités de recours.

Rétractation de l’offre de renouvellement
Le bailleur peut se rétracter après avoir proposé le renouvellement si des motifs graves et légitimes se révèlent ultérieurement. Il peut alors exercer son droit de repentir et refuser finalement de renouveler.

La réponse du locataire au congé
►En cas d’offre de renouvellement
Acceptation (express ou tacite) des conditions.
Négociation si le locataire souhaite contester le loyer proposé.

►En cas de refus de renouvellement
Acceptation d’une éventuelle indemnité d’éviction.
Contestation (motifs, montant de l’indemnité) devant le tribunal compétent dans un délai de 2 ans.

La fixation du loyer lors du renouvellement
Le principe du plafonnement
Le plafonnement du loyer renouvelé est encadré par l’article L145-34 du Code de commerce. En principe, le loyer se calcule par référence à l’indice choisi (souvent l’ILC ou l’ICC) et demeure plafonné si :

►Le bail commercial est d’une durée de 9 ans.
►Il n’y a pas eu de modifications notables affectant la valeur locative (exemples : agrandissement, changement d’activité, transformation significative du quartier…).
►Les locaux ne sont pas considérés comme “monovalents” (ex. : hôtels, cliniques, cinémas, etc.).

Le plafonnement vise à protéger le locataire d’une hausse brutale du loyer, surtout lorsque la valeur locative a pu augmenter considérablement.

Le déplafonnement du loyer renouvelé

Le déplafonnement s’applique dans plusieurs cas :

►Modifications notables des caractéristiques du local, de la destination, des obligations des parties ou des facteurs locaux de commercialité (ex. arrivée d’une nouvelle ligne de transport, rénovation majeure des locaux, changements structurels dans l’immeuble, etc.).
►Locaux monovalents, usage exclusif de bureaux, terrains nus : le loyer est alors fixé à la valeur locative réelle.
►Durée effective du bail supérieure à 12 ans : si le bail initial (ou la tacite prolongation) dépasse 12 ans, le bailleur peut demander un déplafonnement du loyer.

Bon à savoir : Les procédures de fixation judiciaire du loyer peuvent être longues et coûteuses. Mieux vaut négocier à l’amiable ou faire appel à un professionnel (avocat, expert en immobilier commercial) pour parvenir à un accord juste.

Pourquoi se faire accompagner par un avocat ou une agence specialisée 
►Sécurité juridique : les règles relatives au renouvellement du bail commercial sont complexes et les risques d’erreur (nullité de la demande, congé irrégulier, etc.) peuvent avoir de lourdes conséquences financières.
►Optimisation du loyer : un avocat ou un expert immobilier saura négocier le loyer renouvelé de façon à préserver au mieux les intérêts du bailleur ou du locataire.
►Stratégie : un professionnel saura construire un argumentaire solide pour justifier ou contester un déplafonnement, prouver une modification notable de la valeur locative, etc.

Faire appel aux équipes spécialisées, comme Flagship, permet de sécuriser votre bail commercial, de négocier sereinement et d’éviter les écueils juridiques ou contentieux.

Conclusion
Le renouvellement d’un bail commercial est un moment clé de la relation bailleur-locataire. Entre les délais à respecter, le choix de la procédure (demande ou congé), la fixation du loyer et les éventuels motifs de refus, les enjeux sont nombreux et nécessitent une expertise juridique et immobilière solide.

Pour optimiser et sécuriser votre renouvellement de bail commercial, nous vous recommandons de :

►Anticiper les délais (6 mois avant l’échéance, voire plus).
►Respecter les formes légales (acte d’huissier, mentions obligatoires).
►Négocier à l’amiable autant que possible pour éviter une procédure longue et coûteuse.
►Faire appel à des professionnels (avocat, expert en immobilier d’entreprise) pour défendre vos ►intérêts et ajuster correctement le loyer.
►Besoin de conseils plus approfondis ou d’une assistance sur mesure ?

Flagship se tient à votre disposition pour vous accompagner dans la gestion et la négociation de vos  de votre bail commercial.

Publié le 10/02/2025